08/11/2024
Catégories : Actualité, CHUVAC, Services cliniques

Siam, une Border-collie de 3 ans, a été prise en charge par les cliniciens du service de dermatologie du CHUVAC, sur sollicitation d’un deuxième avis.

En effet, depuis deux ans, la jeune chienne développe régulièrement des lésions interdigitales. Initialement localisées aux pattes arrières, elles entraînent léchage et boiteries.
Malgré différents traitements, dont certains encore en cours, les lésions récidivent voire s’aggravent.
Sa propriétaire s’est donc adressée au CHUVAC afin d’établir un diagnostic et mettre en place un traitement efficace.

Des examens complémentaires pour mieux caractériser les lésions.

Après avoir mené un questionnaire détaillé destiné à bien comprendre l’environnement de la chienne, ses habitudes et son mode de vie ainsi que ses antécédents médicaux, la clinicienne a réalisé un examen clinique approfondi.

Lors de cet examen clinique, les vétérinaires se sont concentrés sur les lésions visibles et ont effectué, en complément de cette inspection visuelle, des prélèvements de pus et une prise de sang.

Des prélèvements sont réalisés pour compléter le diagnostic et déterminer la meilleure conduite à tenir.

Grâce à l’ensemble des analyses menées, un diagnostic de pyodermite (ou infection bactérienne de la peau) profonde a été établi. Ce type de dermatose survient généralement soit dans un contexte inflammatoire chronique (comme une maladie allergique), soit à la faveur d’une autre maladie susceptible d’affaiblir le système immunitaire.

Le contrôle de cette infection repose sur un traitement antibactérien associant des applications locales d’antiseptiques (shampoings renouvelés tous les 2-3 jours) et la prise d’antibiotiques par voie orale. La maîtrise des récidives reposera sur l’identification et le contrôle de la cause sous-jacente.

Afin de cibler au plus juste l’antibiotique à utiliser, un échantillon de pus prélevé dans un furoncle est soumis le jour-même au laboratoire pour identifier précisément les bactéries présentes et évaluer leur sensibilité aux antibiotiques. En effet, le vétérinaire comme le médecin a le souci permanent d’un usage raisonné et raisonnable des antimicrobiens pour limiter l’antibiorésistance*.

Le traitement est débuté. Il sera adapté en fonction des résultats d’analyse qui parviendront au vétérinaire sous 5 à 7 jours.

Un nouveau rendez-vous permettra d’évaluer l’évolution clinique et d’adapter ou de compléter le traitement initial.

L’antibiorésistance est un phénomène où les bactéries évoluent et deviennent résistantes aux antibiotiques qui étaient auparavant efficaces pour les traiter. Ce problème de santé publique est principalement causé par l’utilisation excessive ou inappropriée des antibiotiques, tant chez l’homme que chez les animaux, ainsi que par le manque d’hygiène et de prévention des infections. L’antibiorésistance est un défi majeur pour la médecine moderne et nécessite une action concertée à tous les niveaux de la société pour être efficacement combattue.
La semaine mondiale de l’antibiorésistance du 18 au 24 novembre 2024 est l’occasion de sensibiliser le grand public et les professionnels à l’utilisation appropriée des antibiotiques.