10/06/2022
Catégories : Actualité, Communiqué de presse, Recherche

Communiqué de presse

Le réseau transfrontalier INNOTUB présente ses progrès en matière de contrôle et de surveillance de la tuberculose chez le bétail.

  • Le mardi 31 mai à 9 h 30 à Barcelone, seront présentés les résultats du premier projet INNOTUB, un réseau de R+D+i formé par l’IRTA, NEIKER, Anses, ENVT et l’UAB pour étudier la tuberculose chez le bétail dans la zone transfrontalière des Pyrénées
  • Le premier projet du réseau, soutenu par le programme Interreg POCTEFA de la Commission européenne, a permis de développer et d’améliorer les outils de biosécurité, de diagnostic et de vaccination, ainsi que de meilleures stratégies de communication avec le secteur de l’élevage
  • L’événement sera présenté par Mercè Soler, directrice générale adjointe de l’élevage du département de l’action climatique, et Bernat Pérez de Val, chercheur à l’IRTA-CReSA et coordinateur du réseau. José Luis Sáez, chef du secteur des programmes de santé de MAPA, et Maria-Laura Boschiroli, directrice de recherche à l’Anses, interviendront également

 

Jeudi 26 mai 2022. La tuberculose est une maladie infectieuse chronique qui peut toucher aussi bien les animaux que les humains. La tuberculose chez le bétail représente un risque professionnel pour les agriculteurs, les vétérinaires, les travailleurs des abattoirs ou les chasseurs, et entraîne des pertes économiques dans l’élevage en raison des restrictions imposées pour lutter contre la maladie. Elle affecte généralement les vaches et les chèvres et est provoquée par Mycobacterium bovis et Mycobacterium caprae, des bactéries dont la gamme d’hôtes est très étendue, y compris l’homme. De plus, certains animaux sauvages de la région transpyrénéenne, comme les sangliers, peuvent être des réservoirs de cette maladie et la transmettre au bétail. Pour faire face à ce problème, INNOTUB a été créé, un réseau R+D+i pour améliorer le contrôle de la maladie dans la région transpyrénéenne, où l’élevage extensif et les pâturages communaux sont nombreux et où il existe un risque de contact entre les animaux domestiques et sauvages.


L’un des objectifs du projet était d’évaluer les facteurs de risque et les mesures de biosécurité, notamment la protection des installations, afin de réduire l’incidence de la tuberculose. Jusqu’à présent, les protocoles de biosécurité dans les exploitations d’élevage étaient génériques, sans tenir compte des caractéristiques de la ferme ou du troupeau, et sans connaître la situation épidémiologique. Le réseau INNOTUB a donc identifié quatre profils d’exploitations bovines en fonction de leurs pratiques d’élevage et de biosécurité après avoir interrogé plusieurs éleveurs dans les Pyrénées-Atlantiques (France) et en Catalogne. Grâce à ces informations, « nous développons une plateforme qui servira à optimiser la gestion des risques et à renforcer les plans de biosécurité propres à chaque ferme. Ce sera un outil très utile pour l’agriculteur, car il pourra évaluer son risque et pourra planifier des actions adaptées à sa ferme », explique Timothée Vergne, chercheur à l’ENVT.


Pour garantir l’efficacité de la prévention et du diagnostic de la maladie, il est important que les agriculteurs connaissent les mesures existantes, ainsi que les plans de surveillance et de contrôle et qu’ils aient davantage de contacts avec le personnel vétérinaire et l’administration pour améliorer l’efficacité et l’acceptabilité de ces plans. « Il est également important que l’administration communique des aspects tels que les implications sociales et économiques ou les avantages d’avoir des troupeaux exempts de maladies », décrit Giovanna Ciaravino, chercheuse à l’Universitat Autònoma de Barcelona (UAB). C’est pourquoi INNOTUB a créé des espaces de débat et de réflexion avec les différents secteurs professionnels concernés afin de revoir les protocoles et de proposer une pédagogie plus proche et plus appropriée. Un comité de crise a également été mis en place, composé de représentants des éleveurs de la zone transpyrénéenne, de vétérinaires et de l’administration publique.

Nouveaux outils de diagnostic et de suivi moléculaires

Pour améliorer le contrôle et le diagnostic de la maladie chez le bétail, des outils moléculaires plus efficaces ont été développés pour détecter les bactéries dans les échantillons biologiques et environnementaux aussi bien du complexe Mycobacterium tuberculosis, qui comprend M. bovis, M. caprae, que du M. microti et M. avium. En outre, l’efficacité des auto-vaccins chez les animaux contre la tuberculose a été évaluée. Le test a été réalisé sur des chèvres infectées expérimentalement par M. caprae dans les installations de haut confinement biologique du Centre de recherche en santé animale (CReSA) de l’IRTA, qui avaient été préalablement vaccinées avec un vaccin inactivé généré à partir de la même souche que celle utilisée ultérieurement pour l’infection. D’après les résultats, il s’agit d’un vaccin efficace qui sera testé sur le terrain lors de phases ultérieures.

Il est également important de comprendre l’épidémiologie de la maladie au niveau des animaux sauvages qui jouent le rôle de réservoir, tels que les sangliers, pour contrôler la maladie. Au cours de ce premier projet, le rôle des rongeurs sauvages comme réservoirs potentiels a été étudié. « Sur le plan expérimental, nous avons confirmé que les campagnols sont vulnérables à l’infection par la souche pyrénéenne de M. microti, et nous l’avons démontré lors de captures de spécimens provenant des Pyrénées catalanes. À l’avenir, l’intention est d’étendre cette étude à la région française, où M. microti est endémique chez d’autres mammifères, tant domestiques que sauvages », conclut Bernat Pérez de Val, coordinateur du réseau et chercheur à l’IRTA-CReSA.

Le réseau INNOTUB continuera à travailler dans les années à venir en intégrant de nouvelles entités du secteur privé pour unir leurs forces et poursuivre les innovations qui ont été lancées dans ce premier projet. Le projet a été cofinancé à 65 % par le Fonds européen de développement régional (FEDER) par le biais du programme Interreg V-A Espagne-France-Andorre (POCTEFA 2014-2020). L’objectif de POCTEFA est de renforcer l’intégration économique et sociale de la zone frontalière Espagne-France-Andorre. Son soutien est axé sur le développement d’activités économiques, sociales et environnementales transfrontalières par le biais de stratégies conjointes de développement territorial durable.

DÉTAILS DE LA CONVOCATION

Événement : Événement final du premier projet du réseau INNOTUB
Jour : mardi 31 mai 2022
Heure : 9 h 30
Lieu : UAB Casa Convalescència, Calle de Sant Antoni Maria Claret, 171, 08041 Barcelone

L’événement sera présenté par Mercè Soler, directrice générale adjointe de l’élevage du département de l’action climatique, de l’alimentation et de l’agenda rural, et Bernat Pérez, chercheur IRTA au CReSA. José Luís Sáez, du ministère de l’agriculture, de la pêche et de l’alimentation, et Maria-Laura Boschiroli, directrice de l’Anses, interviendront également. Ensuite, il y aura une pause pendant laquelle seront présentées les conclusions du projet.
Pour terminer, il y aura une table ronde avec :

  • Timothée Vergne, de l’INRA et de l’École Nationale Vétérinaire de Toulouse (ENVT)
  • Giovanna Ciaravino, de l’Université autonome de Barcelone (UAB)
  • Iker A. Sevilla, de l’Institut basque de recherche et de développement agricole (NEIKER)
  • Bernat Pérez de Val, du Centre de recherche en santé animale (CReSA), Institut de recherche et de technologie agroalimentaire (IRTA)
  • Maria-Laura Boschiroli, de l’Agence française de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES)

Contacts médias

Marina Torres Gibert
Technicienne en communication IRTA
Tél : 667 077 626
marina.torres@irta.cat