Communiqué de presse – L’ENVT (UMR IHAP – ENVT/INRAE) et le Ceva Wildlife Research Fund nouent un partenariat stratégique pour créer la chaire mécénale INTERFACES.

Installée au sein-même de l’École Nationale Vétérinaire de Toulouse (ENVT), la chaire mécénale INTERFACE aura pour but de porter des projets de recherche ambitieux sur l’émergence virale à l’interface entre faune sauvage et animaux domestiques.

A l’issue du processus de sélection, le Docteur Pierre BESSIERE a été nommé titulaire de cette chaire. Vétérinaire de formation, il est détenteur d’un doctorat universitaire en virologie. Son expertise porte notamment sur l’émergence de virus influenza aviaires hautement pathogènes et sur la capacité de ces virus à franchir la barrière d’espèce. Pierre BESSIERE est par ailleurs très actif en recherche clinique, mais aussi en médiation et communication sur les maladies virales émergentes.

La grande majorité des maladies émergentes virales humaines sont d’origine animale, avec une forte implication des animaux sauvages. Mieux comprendre comment les virus responsables évoluent et diffusent dans les populations animales est la première étape pour protéger la santé humaine. C’est dans ce contexte que la chaire mécénale INTERFACES a été créée.
Cette chaire s’intéressera particulièrement aux virus influenza aviaires, aux interfaces entre animaux domestiques et animaux sauvages, et entre oiseaux et mammifères.

Les virus influenza aviaires hautement pathogènes H5Nx n’ont probablement jamais autant circulé dans l’avifaune sauvage que ces 2 dernières années – amenant ainsi la France à mettre en place une vaste campagne de vaccination des canards. Cette augmentation de leur circulation a en conséquence augmenté la probabilité que des mammifères rencontrent les carcasses d’oiseaux infectés, et soient ainsi infectés en retour. De très nombreux cas d’infections par un virus influenza aviaire hautement pathogène H5Nx ont été rapportés ces dernières années à l’Organisation Mondiale de la Santé Animale ; cas impliquant des ours, des renards, des visons, des mammifères marins, etc. Prises isolément, ces infections ne représentent pas de véritable danger – même si des mutations d’adaptation aux mammifères, facilitant la réplication du virus dans un hôte non aviaire, ont très souvent été détectées.

En revanche, lorsque des chaînes de transmission sont possibles, le danger est tout autre : en circulant d’animal en animal, le virus peut évoluer rapidement, ce qui peut mener à l’émergence de virus capables d’être efficacement transmis entre mammifères. Le projet de recherche de la chaire se focalisera sur ces mammifères carnivores (en particulier les chats), qui se retrouvent à l’interface entre l’avifaune sauvage et l’avifaune domestique. En conduisant des études à l’échelle de la France, il sera possible de déterminer dans quelle mesure les virus H5Nx sont parvenus à les infecter et quels sont les mécanismes qui font qu’un virus aviaire puisse infecter un mammifère.

En parallèle, d’autres virus émergents ou ré-émergents en France seront étudiés, comme le virus de la maladie de Carré, pour lequel on observe actuellement une circulation accrue dans les faunes sauvages et domestiques, et celui de la péritonite infectieuse féline, pour lequel un variant plus pathogène est récemment apparu en Europe. Ces deux virus font peser une menace sur la conservation des carnivores sauvages, tout en impactant la santé des carnivores domestiques. Des projets de surveillance, couplés à des investigations en laboratoire, permettraient de mieux comprendre leur épidémiologie, et notamment leur circulation à l’interface entre les compartiments sauvages et domestiques.

Ces projets impliqueront des partenariats avec un réseau de structures impliquées dans le diagnostic ou la surveillance des maladies, comme l’Office Français de la Biodiversité (OFB), l’Association des Vétérinaires de Parcs Zoologiques (AVPZ) ou les Centre hospitaliers Universitaires Vétérinaires (CHUV) des écoles nationales vétérinaires françaises (ENVF). Ils serviront également de support pour la formation initiale des vétérinaires, la formation continue et la formation à la recherche (avec l’encadrement d’étudiants en master, en thèse d’exercice vétérinaire et d’un étudiant en thèse d’université).

A propos de Ceva Wildlife Research Fund

Le Ceva Wildlife Research Fund est un fonds de dotation, unique en son genre, qui a pour objectif de financer des projets de recherche appliquée ciblant la protection de la santé des animaux sauvages.

Les trois missions principales du fonds sont : la sauvegarde de la biodiversité, la lutte contre les foyers de zoonoses et la préservation des interactions entre la faune sauvage, les animaux d’élevage et les humains.

Ceva Santé Animale, 5e entreprise mondiale de santé animale qui a pour objectif de fournir des solutions de santé innovantes pour tous les animaux afin de leur assurer le plus haut niveau de soins

et de bien-être, a créé le Ceva Wildlife Research Fund avec pour enjeu de financer des projets de recherche dont les résultats seront rapidement observables, avec des échéances de 3 ans à 5 ans maximum.

 

 

 

À propos de l’unité mixte de recherche INRAE-ENVT IHAP

L’unité mixte de recherche interaction hôte-agents pathogènes (IHAP) est une structure multidisciplinaire de recherche en infectiologie animale, rattachée au département de Santé Animale d’INRAE. Créée en 2003 sur le campus de l’ENVT, son principal objectif est de comprendre les interactions entre les microorganismes pathogènes et leurs hôtes, aux différentes échelles du vivant (molécule, cellule, individu, population). Le champ de recherche de l’unité englobe principalement les maladies classées parmi les priorités absolues par l’Organisation Mondiale de la Santé Animale et/ou qui représentent une menace pour la santé animale et publique.

A propos de l’ENVT

Créée en 1828, l’École Nationale Vétérinaire de Toulouse (ENVT) est un établissement public d’enseignement supérieur et de recherche dépendant du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation. Elle participe à la formation d’un quart des vétérinaires français, appelés à relever les enjeux de santé et bien-être animal mais aussi les grands défis de la santé publique d’aujourd’hui et de demain. La recherche de l’ENVT s’articule autour de 14 unités en partenariat notamment avec deux établissements publics scientifiques et technologiques : INRAE et l’Inserm. www.envt.fr