Le réseau européen INNOTUB lance son deuxième projet et consolide son engagement pour l’éradication de la tuberculose animale.
Le réseau européen INNOTUB, soutenu par le programme Interreg POCTEFA, annonce un nouveau projet pour les trois prochaines années. NEIKER, en tant que coordinateur du projet, l’ANSES, l’ENVT, l’IRTA et l’UAB sont les partenaires du projet dans la région transfrontalière entre l’Espagne, la France et l’Andorre. Le projet consolide le réseau scientifique d’excellence pour améliorer les programmes de contrôle, de surveillance et d’éradication de la tuberculose animale chez le bétail et la faune sauvage.
Suivant les étapes du projet initial lancé en 2020, le programme de coopération transfrontalière Interreg POCTEFA 2021-2027 Espagne-France-Andorre a provisoirement annoncé le financement du projet INNOTUB II pour les trois prochaines années, soutenant ainsi un nouveau cycle de recherche et de développement d’outils inédits pour le contrôle de la tuberculose animale.
Ce nouvel effort de recherche implique l’Institut basque de recherche et de développement agricole (NEIKER) en tant que coordinateur du projet et l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES), l’École nationale vétérinaire de Toulouse (ENVT), l’Institut de recherche et de technologie agroalimentaire (IRTA) et l’Université autonome de Barcelone (UAB) en tant que partenaires, avec une allocation financière attendue de 1,2 million d’euros. La nouveauté du projet INNOTUB II est la participation du gouvernement d’Andorre en tant que partenaire, car certaines des activités prévues seront également menées sur le territoire de la Principauté.
Faisant suite à un premier projet pionnier dans la région, INNOTUB II maintiendra son approche multidisciplinaire en abordant des questions telles que l’évaluation des pratiques de biosécurité dans les exploitations agricoles, le développement de nouveaux outils pour le diagnostic et la prévention de la tuberculose et, dans une nouvelle approche, l’application de nouvelles technologies de séquençage génomique pour étudier la transmission de la maladie entre les animaux domestiques et sauvages ainsi que l’étude de la résistance aux antimicrobiens chez les bactéries responsables de la tuberculose. En outre, le transfert de technologies et l’échange de connaissances entre la région, qui comprend la France, l’Espagne et l’Andorre, seront encouragés.
Objectifs d’INNOTUB II
Le consortium travaillera à la mise en œuvre et à l’évaluation d’une plateforme de biosécurité développée précédemment pour aider les agriculteurs à mettre en œuvre des mesures plus efficaces dans leurs troupeaux. Cette initiative comprendra une évaluation complète de la perception de la biosécurité et des risques associés par les éleveurs, les vétérinaires et les services vétérinaires. Un autre objectif majeur sera d’analyser et de quantifier la transmission de la tuberculose à l’interface entre la faune sauvage et le bétail, en utilisant des méthodes de modélisation et en appliquant les informations obtenues par le séquençage du génome entier des bactéries isolées sur le terrain. Enfin, les méthodes de diagnostic moléculaire de la tuberculose mises au point dans le cadre du projet précédent seront validées, tandis que de nouveaux outils de diagnostic et de nouveaux vaccins seront développés pour permettre un meilleur contrôle de la maladie.
Les résultats de la recherche contribueront de manière significative à la compréhension des mécanismes de transmission de la tuberculose, ainsi qu’à l’identification de mesures de contrôle efficaces. Ces connaissances profiteront à la fois à la faune sauvage et à la santé du bétail, réduisant le risque pour l’homme et favorisant ainsi la santé et le bien-être dans la région transpyrénéenne.
Au sein de l’ENVT, Timothée Vergne, Fabien Corbière, Guillaume Le Loc’h, Mattias Delpont et Sébastien Lambert, porteur de projet qui sont mobilisé sur le projet INNOTUB.
Portrait de Sébastien Lambert
Après des études de vétérinaire, terminées en 2015, au sein d’Oniris VetAgroBio (École Nationale Vétérinaire de Nantes), avec une thèse d’exercice sur la tuberculose bovine chez les cervidés, Sébastien s’est orienté vers la recherche via un parcours en master de modélisation en écologie à l’université de Rennes et une thèse d’université sur la transmission de la brucellose chez le bouquetin des Alpes à l’université Claude Bernard Lyon 1 (2016-2019).
Par la suite, il a suivi un postdoctorat au Royal Vetenary College à Londres puis a rejoint, en 2021, l’équipe Epidesa de l’UMR IHAP pour travailler sur la modélisation de l’influenza aviaire dans le cadre de la chaire de biosécurité et santé aviaires.
Il s’intéresse particulièrement à la compréhension des mécanismes de transmission des maladies infectieuses à l’interface entre faune sauvage, animaux domestiques et êtres humains.