Communiqué de presse
Des scientifiques d’IHAP (UMR INRAE/ENVT – « Interactions hôtes-agents pathogènes ») s’appuient sur l’expérience des dernières épidémies d’influenza aviaire en Europe pour souligner la nécessité de repenser les stratégies de gestion en élevage. Ces réflexions ont fait l’objet d’une publication parue le 17 octobre 2024 dans la revue scientifique Eurosurveillance.
L’émergence des virus de l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) du sous-groupe 2.3.4.4b H5N1 en 2021 a provoqué des épidémies sans précédent chez les volailles, entraînant des changements dans les schémas épidémiologiques avec des infections tout au long de l’année chez les oiseaux sauvages et des cas de transmission de plus en plus fréquents aux mammifères.
Face à cette situation, il est crucial de reconnaître que les stratégies traditionnelles de gestion de l’IAHP ne suffisent plus et qu’un changement de politique est nécessaire. La vaccination des volailles est devenue une intervention essentielle dans la lutte actuelle contre l’IAHP, comme le montre le succès de la première année de la campagne nationale de vaccination des canards domestiques en France.
Cependant, en raison des défis logistiques et des implications commerciales potentielles de la vaccination, des réformes structurelles plus larges s’avèrent également nécessaires, telles que la mise en pratique le concept de « biosécurité régionale ».
Étant donné le rôle de la densité des élevages de canards dans les épidémies successives d’IAHP en France, il est essentiel de réfléchir à la répartition spatiale des exploitations avicoles comme composante structurelle de la biosécurité régionale et de considérer la réduction de la concentration des fermes comme une mesure pour prévenir la propagation virale.
Une distribution des élevages de canards moins concentrée, mais potentiellement plus étendue, devrait réduire le risque d’une vague incontrôlable d’épidémies dans les zones à forte densité, empêchant ainsi les services vétérinaires d’être submergés, même si une région plus large est touchée.
Des recherches supplémentaires seront essentielles pour évaluer les synergies et les compromis épidémiologiques, sociologiques et économiques générés par ces changements structurels profonds dans les différents systèmes agricoles. L’intégration de la biosécurité régionale et de la vaccination des volailles dans les stratégies de prévention devrait influencer la manière dont les volailles sont produites et commercialisées à l’avenir.
Contact scientifique
Timothée Vergne – timothee.vergne@envt.fr
Contact presse
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