Perturbateurs endocriniens : 150 000 substances chimiques dans notre environnement quotidien
L’équipe « Exposition, perturbation endocrino-métabolique et reproduction » de l’unité de recherche en toxicologie alimentaire (Toxalim) présentent leurs travaux de recherche qui portent sur une classe particulière de contaminants alimentaires que sont les perturbateurs endocriniens.
L’objectif de ces recherches est de comprendre comment se comportent les contaminants chimiques dans l’organisme : comment ils sont absorbés après leur ingestion, diffusés ou éliminés.
Les résultats de ces recherches sont diffusés et utilisés par les agences règlementaires dans l’objectif de contribuer à une gestion responsable des produits chimiques et à la réduction des risques pour la santé.
Le système endocrinien consiste en une série de glandes réparties dans l’organisme. Chaque glande produit une ou plusieurs hormones qui contrôlent de nombreuses fonctions dont la reproduction, la croissance et le métabolisme.
Les hormones exercent leurs effets en se fixant sur des récepteurs spécifiques. Les perturbateurs endocriniens peuvent, ou bien mimer les effets d’une hormone en “trompant” le récepteur de cette hormone et l’activant de façon inappropriée, ou bien bloquer les effets d’une hormone en l’empêchant de se lier à son récepteur qui ne peut plus être activé.
L’alimentation est une source importante de perturbateurs endocriniens qui sont libérés par les emballages alimentaires, comme le bisphénol A qui a été remplacé par le bisphénol S dans de nombreuses applications dont le revêtement interne de boîtes de conserve et de canettes.
Nous sommes exposés à une multitude de substances chimiques différentes. Nous estimons qu’il en existe plus de 150 000 dans notre environnement quotidien. Nos chercheurs étudient les interactions entre certaines de ces substances : ce que l’on appelle l’effet « cocktail ».
Pour cela, nous développons des méthodes qui vont nous permettre de doser les contaminants alimentaires qui sont présents dans les différents échantillons biologiques (que ce soit du sang, des urines ou autres).
Ces méthodes doivent être précises et sensibles puisque ces composés sont souvent présents en très faible quantité dans les échantillons.