Biographie
Professeur de Physiologie à l'Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse (ENVT), Véronique Gayrard a une formation initiale d’ingénieur agronome de l’Ecole Nationale Supérieure d’Agronomie de Toulouse (1986-1989).
Après un master en Neurosciences, elle a effectué son doctorat à la station INRA de physiologie de la reproduction de Nouzilly. Elle a ensuite rejoint l’ENVT pour un stage postdoctoral (1993-1996) et est membre du corps enseignant de l'école vétérinaire depuis 1996. Après quelques années (1996-2006) focalisées sur l'étude des troubles endocriniens associés aux maladies à prions, son équipe a effectué une mobilité thématique vers les questions relatives aux perturbateurs endocriniens et rejoint l'UMR 1331 INRAE Toxalim. Depuis 2021, Véronique Gayrard est directrice adjointe de l’école doctorale SEVAB.
Recherche
Les projets de recherche s’appuient sur les concepts de toxicocinétique/toxicodynamique (TK/TD) pour analyser la relation entre l’exposition maternelle aux contaminants alimentaires et ses effets au travers de marqueurs précoces d’une perturbation des fonctions endocrino-métaboliques et reproductives fœtales.
L’approche toxicocinétique appliquée au modèle du fœtus ovin permet de quantifier les processus physiologiques déterminant l’exposition fœtale aux contaminants et de développer des modèles prédictifs de l’exposition du fœtus humain pour différents scénarios d’exposition maternelle. Elle permet également de déterminer des schémas d’exposition aux contaminants qui reproduisent chez l’animal modèle un niveau de concentrations plasmatiques représentatif de l’exposition humain pour la mise en œuvre des études toxicologiques.
La modélisation dite toxicocinétique/toxicodynamique de la relation entre l’exposition interne systémique aux contaminants et leurs effets sur les fonctions endocrino-métaboliques permet de prédire les effets de l’exposition humaine à bas bruit aux contaminants.
Quelques résultats marquants
- La quasi-totalité du bisphénol A ingéré peut atteindre la circulation générale si l’absorption du bisphénol A a lieu dans la cavité buccale et non dans l’intestin
- Les concentrations plasmatiques fœtales humaines prédites en bisphénol A glucuronide (40ng/L) sont stables et reflètent la quantité cumulée de bisphénol A à laquelle la mère a été exposée au cours de la grossesse (https://www.nature.com/articles/s41598-017-15646-5)
- Le remplacement du bisphénol A par le bisphénol S conduit à augmenter de façon très importante (X250) les concentrations plasmatiques de bisphénol actif (https://ehp.niehs.nih.gov/doi/10.1289/ehp4599)